Comment bloquer les sites web malveillants et dangereux sur Internet

malekalmorte

Création :

28 juillet 2016

Modification :

Internet regorge de menaces : sites frauduleux, pages de phishing, arnaques au support technique, redirections invisibles, ou encore téléchargements piégés. Une simple visite sur un site compromis peut suffire à infecter un ordinateur ou à exposer vos données personnelles.

Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs méthodes efficaces pour bloquer les sites web malveillants et sécuriser sa navigation. Que ce soit via un antivirus avec protection web, un DNS filtrant, une extension de navigateur, ou un bon paramétrage réseau, il est possible de réduire considérablement les risques en ligne.

Dans ce guide complet, vous découvrirez :

  • comment fonctionnent les systèmes de filtrage web intégrés ou tiers,
  • quelles sont les solutions gratuites ou faciles à mettre en place,
  • et comment choisir les bons outils pour protéger chaque membre de la famille, y compris les enfants via le contrôle parental.

Grâce à ce guide destiné autant aux utilisateurs débutants ou plus expérimentés, vous trouverez les clés pour naviguer plus sereinement et bloquer les sites dangereux avant qu’ils ne posent problème.

Comment bloquer les sites web malveillants et dangereux sur Internet

Installer des extensions de sécurité

Pour renforcer la sécurité lors de la navigation, il est possible d’ajouter des extensions de sécurité directement dans votre navigateur web. Celles-ci peuvent bloquer les publicités malveillantes, détecter les tentatives de phishing, et analyser la réputation des sites visités.

Attention toutefois à ne pas cumuler trop d’extensions, car cela peut impacter les performances du navigateur ou créer des conflits de détection.

Voici les principales extensions recommandées :

  • uBlock Origin (recommandé pour Firefox) : bloqueur de contenu puissant et léger, très efficace contre les publicités, les scripts malveillants et les sites frauduleux.
  • uBlock Origin Lite (version optimisée pour Chrome, compatible Manifest V3) : plus limitée que la version Firefox, mais toujours performante pour un usage courant.
  • Malwarebytes Browser Guard (disponible pour Chrome et Firefox) : extension de sécurité proactive qui bloque les sites dangereux, les arnaques en ligne, les redirections malveillantes et les traqueurs.

En complément, vous pouvez installer une extension qui évalue la fiabilité des sites visités à l’aide d’un système de réputation ou d’intelligence artificielle. Deux options intéressantes existent :

  • WOT (Web of Trust) : extension communautaire bien connue, disponible sur Chrome, Firefox, Edge, Safari et Opera. Elle affiche des pastilles de couleur (vert, orange, rouge) indiquant si un site est considéré comme fiable, douteux ou dangereux, en se basant sur des avis d’utilisateurs et une base de données de réputation.
  • FranceVerif : extension française spécialisée dans la détection des sites e-commerce frauduleux. Compatible avec Chrome, Firefox, Edge et Opera, elle s’appuie sur l’intelligence artificielle pour détecter les arnaques (paiement, faux avis, phishing) et affiche des alertes visuelles en temps réel. Elle peut aussi surveiller les fuites de données personnelles et proposer des alertes personnalisées.

Quel navigateur web choisir pour mieux se protéger des sites malveillants ?

Le navigateur que vous utilisez joue un rôle essentiel dans votre protection face aux menaces web. Aujourd’hui, les différences ne se limitent plus à la vitesse ou au design, mais touchent directement la gestion des extensions, la protection contre le phishing, le respect de la vie privée et la rapidité des mises à jour de sécurité.

En 2025, Google Chrome reste l’un des navigateurs les plus sécurisés grâce à son intégration complète de Google Safe Browsing, à la prise en charge avancée du sandboxing, et à des mises à jour très fréquentes. Il prend également en charge Manifest V3, la nouvelle norme pour les extensions, conçue pour limiter les abus (même si elle restreint certaines extensions comme les bloqueurs de pub classiques).

Mozilla Firefox, de son côté, reste une excellente alternative pour ceux qui cherchent un bon compromis entre sécurité, respect de la vie privée et personnalisation. Il utilise également Google Safe Browsing, mais se distingue par une gestion plus ouverte des extensions et une politique de confidentialité plus stricte. Ses mises à jour de sécurité sont rapides et régulières.

Brave est un navigateur centré sur la sécurité et la vie privée dès l’installation : bloqueur de pub intégré, protection contre le fingerprinting, HTTPS forcé, et gestion des connexions suspectes. Il utilise aussi les listes de Google Safe Browsing, tout en respectant davantage la confidentialité de l’utilisateur.

En revanche, Microsoft Edge, bien qu’embarquant SmartScreen, reçoit ses correctifs via Windows Update. Cela signifie que les mises à jour de sécurité peuvent parfois arriver avec un léger décalage par rapport à Chrome ou Firefox, ce qui peut constituer un désavantage en cas de faille critique exploitée rapidement.

Au-delà du navigateur lui-même, il est crucial de le maintenir à jour, de vérifier les extensions installées (permissions, fréquence de mise à jour) et d’éviter les sources douteuses pour les téléchargements. En somme, le bon navigateur couplé à de bonnes pratiques et à une protection web active offre une barrière efficace contre la majorité des menaces en ligne.

SmartScreen et Google Safe Browsing : une protection web déjà intégrée à votre navigateur

Sans forcément le savoir, la plupart des utilisateurs bénéficient déjà d’un filtrage web intégré dans leur navigateur, même sans antivirus ou extension supplémentaire. Deux technologies majeures assurent cette protection silencieuse mais efficace :

  • Microsoft Defender SmartScreen, intégré aux navigateurs de Microsoft (notamment Edge), analyse en temps réel les URL visitées et les téléchargements pour bloquer les contenus dangereux.
  • Google Safe Browsing, utilisé par Google Chrome, Mozilla Firefox et de nombreux autres navigateurs basés sur Chromium, joue un rôle similaire en bloquant l’accès aux sites répertoriés comme malveillants.

Ces systèmes sont mis à jour en continu et fonctionnent dès qu’un site :

  • tente de voler vos informations personnelles via une page de phishing ou d’hameçonnage,
  • cherche à faire télécharger un fichier malveillant (trojan, spyware, ransomware…),
  • héberge du contenu frauduleux, comme des fausses alertes de sécurité ou des arnaques de support technique,
  • ou redirige vers des pages exploitant des failles de sécurité (Web Exploits).

Bien qu’ils ne remplacent pas un antivirus complet ou un pare-feu, SmartScreen et Safe Browsing représentent une première ligne de défense essentielle, capable de bloquer de nombreuses attaques avant même qu’un fichier ne soit téléchargé.

Voici un exemple de blocage WEB SmartScreen :

Blocage WEB par Microsoft SmartScreen

Google SafeBrowsing sur Mozilla Firefox :

Google SafeBrowsing sur Mozilla Firefox

Google SafeBrowsing sur Google Chrome :

Google SafeBrowsing sur Google Chrome

La protection web des antivirus : un rempart contre les sites malveillants

La protection web intégrée à de nombreux antivirus a pour objectif de bloquer tout contenu malveillant provenant d’Internet. Elle agit dès qu’un site est suspecté d’héberger une menace : code malveillant, pages de phishing, arnaques en ligne, publicités piégées ou scripts d’exploitation.

Mais, cette protection ne se limite pas aux sites que vous visitez via un navigateur : elle analyse également les connexions web effectuées en arrière-plan par les processus du système. Si un malware actif tente de contacter un serveur distant (C2) pour recevoir des ordres ou exfiltrer des données, l’antivirus peut détecter et bloquer cette tentative automatiquement.

Pour une explication plus complète, consultez notre article dédié : La protection web des antivirus

URL_MAL par Avast!

Un exemple courant : si un navigateur comme Firefox (processus firefox.exe) tente d’accéder à une URL connue pour héberger un malware, un antivirus comme Avast! peut afficher une alerte de type URL:MAL, signalant que l’accès a été bloqué. Cela peut survenir si le site visité est compromis ou si une extension du navigateur injecte du contenu malveillant.

Avast! URL:Mal

Ce qu’il faut retenir, c’est que les antivirus surveillent l’ensemble du trafic web généré par tous les programmes du système, pas uniquement ceux issus du navigateur. Ils sont ainsi capables de repérer des connexions malveillantes émanant de scripts cachés, de services en arrière-plan, ou de processus compromis (injection dans svchost.exe, powershell.exe, etc.).

Cette surveillance réseau comportementale permet de stopper les communications d’un malware avant même qu’il puisse faire des dégâts.

Enfin, pour le fonctionnement des antivirus, reportez-vous à notre article complet :

Utiliser un DNS filtrant et respectueux de la vie privée

Une méthode efficace et invisible pour bloquer les sites malveillants consiste à configurer un DNS sécurisé avec filtrage intégré. Contrairement à un antivirus ou une extension de navigateur, cette solution agit au niveau du système ou du réseau : à chaque fois qu’un site est consulté, le DNS vérifie s’il figure dans une liste noire, et bloque la requête avant même que la page ne soit chargée.

Des services comme NextDNS proposent une protection DNS complète, avec des listes de blocage régulièrement mises à jour contre :

  • les sites de phishing,
  • les domaines de commande et de contrôle (C2),
  • les domaines publicitaires ou traqueurs.

NextDNS permet aussi de personnaliser les catégories bloquées, de consulter des statistiques détaillées, et de protéger tous vos appareils, même sur mobile, via une simple configuration réseau. Il constitue une excellente alternative gratuite ou premium à des solutions comme OpenDNS ou Quad9, tout en respectant la vie privée de l’utilisateur.

Pour aller plus loin, il est aussi possible de déployer un système comme Pi-hole sur un réseau local (via un Raspberry Pi, un NAS ou une VM). Ce DNS local fonctionne comme un bouclier publicitaire et anti-malware pour toute la maison, en bloquant les requêtes à la source pour chaque appareil connecté au réseau, sans nécessiter de configuration individuelle.

Combiné à un antivirus et à des filtres dans le navigateur, un DNS filtrant offre une protection réseau discrète, rapide et proactive, idéale pour sécuriser sa navigation sans perte de performance.

Filtrage thématique et réputation web : comment sont classés les sites

Certains antivirus ou services de sécurité proposent un filtrage thématique, basé sur la catégorisation des sites web selon leur contenu. Ce système permet, par exemple, d’activer un contrôle parental capable de bloquer l’accès à certaines thématiques sensibles : contenus violents, pornographiques, jeux d’argent, réseaux sociaux, etc. Ces fonctions sont généralement proposées dans les suites de sécurité complètes, et non dans les antivirus de base.

Par exemple,

  • Avast! propose Avast! WebRep,
  • McAfee propose McAfee SiteAdvisor
  • Symantec possède Norton Safe Web

Ce filtrage repose en partie sur un autre mécanisme essentiel : la réputation web. Il s’agit d’un système d’évaluation qui permet de déterminer si un site est fiable, douteux ou dangereux. La réputation d’un site peut être attribuée selon plusieurs sources :

  • les analyses réalisées par l’éditeur de sécurité (via des laboratoires, honeypots, remontées d’échantillons depuis les postes clients),
  • les signalements ou votes d’utilisateurs via une communauté participative,
  • ou une combinaison des deux.

Ainsi, lorsqu’un site est détecté comme hébergeant des logiciels malveillants, du phishing ou des redirections suspectes, il peut être automatiquement ajouté à une base noire utilisée par les moteurs de filtrage. À l’inverse, les sites populaires, bien notés par la communauté et exempts de comportement douteux se voient généralement attribuer une réputation « saine », autorisant leur affichage.

Ces systèmes permettent de renforcer la navigation sécurisée, mais aussi de filtrer le contenu par profil d’utilisateur, notamment pour les familles, écoles ou environnements professionnels.
Mais, évitez de les cumuler, car cela va ralentir votre navigateur internet.

Le filtrage par fichier HOSTS : une méthode obsolète

Le fichier HOSTS permettait autrefois de bloquer certains domaines en redirigeant leurs adresses vers une IP locale (127.0.0.1). Cette technique, souvent utilisée pour bloquer les publicités ou des domaines malveillants, est aujourd’hui totalement dépassée et inefficace face aux menaces actuelles.

Tout d’abord, les listes HOSTS doivent être mises à jour manuellement ou via des outils externes, ce qui les rend peu réactives face aux nouvelles menaces. De plus, les éditeurs malveillants utilisent aujourd’hui des noms de domaine dynamiques ou générés automatiquement (DGA – Domain Generation Algorithm), capables de créer des centaines de nouvelles adresses chaque jour pour contourner les blocages statiques. Le fichier HOSTS n’a tout simplement pas la flexibilité ni la vitesse de mise à jour nécessaires pour suivre ce rythme.

Même les listes noires traditionnelles, bien qu’encore utilisées par certains antivirus ou extensions, montrent leurs limites : elles dépendent d’un temps de détection et de diffusion, laissant une fenêtre de vulnérabilité où l’utilisateur peut être exposé à un domaine encore inconnu. C’est pourquoi les solutions modernes misent davantage sur des techniques comportementales, du filtrage en temps réel, ou encore des systèmes hybrides couplant intelligence cloud et réputation web.

En résumé, le filtrage via fichier HOSTS ou listes statiques n’est plus adapté à l’écosystème des menaces actuelles. Pour une protection efficace, il vaut mieux s’appuyer sur des mécanismes dynamiques : DNS filtrants (NextDNS, Pi-hole), antivirus avec analyse réseau, ou protection web comportementale intégrée au navigateur ou à l’OS.

Adopter de bonnes pratiques de navigation pour éviter les sites malveillants

Les conseils de sécurité à suivre

La meilleure façon d’éviter les infections web reste avant tout la vigilance et l’adoption de bonnes pratiques lors de la navigation. Même avec un antivirus ou une extension de protection web, une erreur d’inattention peut suffire à visiter un site piégé, installer une extension douteuse ou cliquer sur un lien de phishing.

En 2025, il est essentiel de :

  • garder son navigateur à jour, car les mises à jour corrigent régulièrement des failles de sécurité critiques. Chrome, Firefox, Brave ou Edge proposent désormais des correctifs automatiques et discrets. Un navigateur obsolète reste une porte d’entrée privilégiée pour les attaques.
  • désactiver ou supprimer les extensions inutiles, en particulier celles qui n’ont pas été mises à jour depuis plusieurs mois, ou qui demandent des permissions excessives.
  • éviter les moteurs de recherche alternatifs peu fiables, qui peuvent présenter des résultats sponsorisés non vérifiés ou piégés.
  • et éviter de télécharger des logiciels depuis des sites non officiels : de nombreux installateurs piégés embarquent des PUP, adwares ou scripts malveillants.

Utiliser un navigateur sécurisé comme Brave ou Firefox, couplé à un bloqueur de contenu réputé, réduit fortement le risque de tomber sur un site dangereux. Et lorsqu’un lien semble suspect, Il vaut mieux le vérifier avec un outil comme VirusTotal ou l’ouvrir dans un environnement isolé (machine virtuelle, navigateur sandboxé).

Attention aux extensions malveillantes ou compromises

Si les extensions de navigateur peuvent améliorer la sécurité ou bloquer les publicités indésirables, elles peuvent aussi devenir une source d’infection si elles sont malveillantes ou compromises. Certaines extensions se comportent comme de véritables chevaux de Troie : une fois installées, elles peuvent injecter des scripts dans les pages visitées, voler des données personnelles, modifier les résultats de recherche ou encore rediriger les utilisateurs vers des sites frauduleux.

En 2025, plusieurs campagnes ont montré que des extensions piégées circulaient sur des forums ou des sites tiers, parfois sous la forme de faux bloqueurs de pub ou d’outils soi-disant utiles (téléchargement de vidéos, convertisseurs, etc.). Dans certains cas, même des extensions légitimes publiées sur le Chrome Web Store ont été rachetées puis mises à jour avec du code malveillant, à l’insu de l’utilisateur.

C’est pourquoi il est essentiel de :

  • télécharger les extensions uniquement depuis les boutiques officielles (Chrome Web Store, Microsoft Edge Add-ons, etc.),
  • vérifier la date de dernière mise à jour, les avis récents et les autorisations demandées (par exemple, accès à tous les sites),
  • et rester méfiant face aux extensions trop agressives ou aux fonctionnalités trop « miraculeuses ».

En cas de doute, il vaut mieux s’en tenir aux extensions reconnues, régulièrement mises à jour et recommandées par des éditeurs de sécurité.

Bloquer les sites WEB adultes ou violents : contrôle Parentale

Le contrôle parental permet de restreindre l’accès à certains types de contenus en ligne, notamment les sites pornographiques ou violents. C’est une solution utile pour encadrer la navigation des enfants, mais également pour définir des règles d’usage sur un poste partagé.

Outre le filtrage par catégorie (contenu adulte, violence, jeux d’argent, etc.), la plupart des outils de contrôle parental permettent par ailleurs de bloquer l’accès à Internet sur certaines plages horaires, ou encore de surveiller les sites consultés.

Je vous rappelle que Windows intègre un contrôle parental. Plus de détails :

Contrôle Parental Microsoft : blocage WEB

A propros de malekalmorte

malekal-site-logo-150

Passionné par l'informatique depuis très jeune, j'aide les internautes sur les forums depuis 2005 pour résoudre leurs tracas informatiques.
Je vous propose par la même occasion ce site avec de nombreux tutoriels pour vous aider aussi à résoudre de manière autonome les problèmes informatiques du quotidien.