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Le danger des réseaux sociaux : Facebook, Snapchat, Twitter, etc

Au fil des années sur le net, les réseaux sociaux sont devenus très populaires, voire incontournables, à tel point qu’aujourd’hui ils font partie intégrante nos vies et rythment notre quotidien.
Pour exemple, début 2018, Facebook revendiquait plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs dans le monde, dont 33 millions en France (source : Alexi Tauzin) :

Cependant, les conséquences de l’utilisation continuelle de ces réseaux sociaux sont peu connues ou mal estimées du grand public puisque ces phénomènes du web sont relativement récents. Or depuis peu, des alertes concernant la collecte et l’emploi des données privées, les effets d’une utilisation excessive, ainsi que les méthodes controversées utilisées par les réseaux sociaux pour captiver toujours plus l’attention des internautes, commencent à être médiatiser.

Le danger des réseaux sociaux : Facebook, Snapchat, Twitter, etc

La guerre des réseaux sociaux

En quelques mots, les réseaux sociaux sont des communautés d’utilisateurs sur internet, proposées par des entreprises à but mercantile. Les utilisateurs sont donc clients de ces entreprises.

Aussi, le but de ces derniers est de captiver au maximum l’attention des internautes pour leur faire passer le plus de temps possible sur les plateformes. Et ceci pour plusieurs raisons :

  • Plus d’amis = plus d’argent : plus le réseau est actif, et plus il a de chance de faire venir de nouveaux utilisateurs, qui vont à leur tour être actif et rendre (par effet boule de neige) le réseau toujours plus attractif.
  • Maximiser le temps passé = plus de publicités affichées, et donc moins de temps passé chez la concurrence.
  • Enfin, plus vous êtes présent sur le réseau social = plus vous voyez de publicité, et donc meilleur sont les revenus pour l’entreprise.

Pour atteindre ces objectifs, ces entreprises utilisent des stratagèmes dont quelques unes seront évoquées plus bas dans cet article. Une partie de ces méthodes sont également utilisées par d’autres entreprises comme des éditeurs de logiciels, pour lesquels il faudra installer certains logiciels de nettoyage pour éviter que Windows ne ralentit.

Du côté utilisateur, la guerre des navigateurs internet que se livrent Google, Mozilla et Microsoft (Cf. Guerre des navigateurs WEB) a pour but d’éduquer l’internaute pour qu’ils se plient aux règles de l’entreprise. Au final, ces méthodes fonctionnent relativement bien, puisque nous faisons quasiment tout sur Facebook, Twitter ou Google.

Ainsi, les deux problèmes qui peuvent se poser avec la multiplication des réseaux sociaux, et leur usage fréquent, sont la perte de la gestion sur la collecte et l’emploi de nos données privées et l’addiction.

La monétisation des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont des applications internet gratuites, souvent financées par de la publicité, mais également par d’autres méthodes un peu moins connues. La marchandisation des données collectées sur les utilisateurs est l’une de ces méthodes.

Cela fait partie des méthodes générales présentes sur le net, qui nous font penser que les applications sont gratuites mais en réalité, il n’en est rien, puisqu’il faut garder à l’esprit que : Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit.Pour plus d’information, se reporter à notre article.

Monétisation de la vie privée

Le pistage des internautes sur la toile est devenu un business à part entière. Le but est d’obtenir un maximum d’information pour dresser un profil consommateur. Ce profil peut ensuite être monétiser pour afficher des publicités ou effectuer des campagnes marketings ciblées etc. … En effet, plus l’entreprise obtient des informations précises sur nos habitudes de consommation, ce que nous aimons, ce que nous comptons acheter, nos envies, plus celles-ci pourront être monétiser auprès des sociétés marketings, e-mailing etc. …

Ainsi, dernièrement Microsoft a passé le cape avec la dernière monture de son système d’exploitation Windows 10. Ce dernier a été confectionné pour récupérer des informations statistiques sur l’utilisation de son OS, des applications installées et utilisées, du pistage de surf sur internet, des données de géolocalisation etc. … Pour au final cibler le comportement et les habitudes des utilisateurs, et proposer aux régies publicitaires un identifiant publicitaire unique par utilisateur.

Les réseaux sociaux permettent également de dresser facilement un profil consommateur, puisque nous donnons toutes les informations nous concernant ou celles de nos ami(e)s sans même le réaliser … Début 2017, Facebook est allé jusqu’à proposer une intelligence artificielle pour détecter les possibles tentatives de suicide sur son réseau social. Même si l’initiative part d’un bon sentiment, en pratique, c’est une collecte de données pharaonique qui se cache, reposant sur la détection d’un certain type de vocabulaire employé dans les messages (privés ou non !) afin d’identifier les utilisateurs à risque. Facebook va encore plus loin, puisqu’il peut également monétiser les informations personnelles collectées de manière interne pour attirer les annonceurs. Par exemple une nouvelle société qui vient de voir le jour et qui veut se construire une clientèle ciblée a tout intérêt à créer et renforcer sa présence sur les réseaux sociaux, afin de se faire connaitre et se développer. Pour cela, cette dernière peut créer un groupe sur Facebook puis effectuer de la publicité pour son groupe sur son cœur de cible. Ainsi, le groupe peut rapidement grossir avec de potentiels consommateurs par effet boule de neige. Les premiers consommateurs vont “liker” pour indiquer qu’ils aiment la page, ce qui amène d’autres utilisateurs à “liker” et ainsi de suite. Et cela peut aussi se monétiser, par exemple, un compte Twitter avec 100k followers peut-être payé 2 000 $ pour un tweet promotionnel.

Le nombre de like et de followers ( = “des suiveurs”) sur les réseaux sociaux jouent donc un rôle très important sur la notoriété et la e-réputation d’une marque ou d’une personnalité. Il peut donc parfois être tentant de les gonfler de manière artificielle.

Monétisation parallèle et fraudes

Les “likes” sur Facebook sont donc également un business à part entière puisqu’il est possible d’en acheter ! Aussi, le nombre élevé de “like” servent entre autres à lancer une nouvelle marque, ou à accroître la notoriété d’une personnalité  afin de la rendre plus attrayante et/ou plus crédible.

Des informations personnelles collectées par certains groupes d’internautes malveillants ou entreprises peuvent aussi être récupérées pour créer de faux comptes. Ces faux comptes peuvent à leur tour être monétisés. Cela peut être par exemple l’usurpation d’une photo personnelle d’un internaute, pour l’utiliser comme avatar d’un faux compte d’un autre profil utilisateur virtuel fabriqué de toute pièce.

Dernièrement, le New York Times a publié un article concernant des comptes automatisés sur Twitter reprenant les données de vrais comptes. Ces derniers sont liés à une société du nom de Devumi qui revendrait ces faux comptes à plus de 200 000 clients, pour venir grossir artificiellement leur communauté respective. Parmi ces clients, on y trouve certaines célébrités dont des top models, et autres personnalités de télévision. Les agents de ces stars n’hésitent pas à acheter de faux comptes pour rendre leur communauté internet plus active. Certaines personnalités du monde politique se seraient également laisser tenter par l’achat de ces faux comptes, afin de s’attirer la sympathie des électeurs. Ces dernières sont à l’origine de polémiques autour de comptes automatisés sur Facebook, Twitter etc. … accusées de tenter d’influencer les élections.

Alimenter le réseau social pour rester connecté

Il faut également sens cesse alimenter le réseau social pour captiver et garder l’attention des utilisateurs. Pour cela, l’une des techniques est de proposer régulièrement de nouveaux amis. A cet effet, des algorithmes sophistiqués travaillent sur les données et informations recueilles par les applications qui tournent sur vos téléphones et ordinateurs. Et ceci afin de nous proposer de nouvelles mises en relation toujours plus pertinentes.

Plus d’amis, plus d’argent

Facebook redouble donc d’efforts pour vous inciter à vous interconnecter à vos amis, et ainsi augmente les chances de vous garder actifs, tout en récupérant au passage des informations supplémentaires vous concernant. Sans oublier que si vous ne publiez pas vous même certaines photos ou informations, vos amis peuvent le faire à votre place.

Récemment Marianne a publié un article sur les combines utilisées par Facebook pour trouver vos amis.
A partir des données géolocalisées de vos smartphones et si l’application Facebook est installée, il est tout à fait possible de savoir quelles personnes ont été présentes sur un même lieu à plusieurs reprises. Il est même possible de savoir, si vous vous êtes déplacés (marcher ensemble) grâce aux coordonnées GPS. Cela peut permettre au final de connaître vos collègues de bureau ou vos ami(e)s potentiel(le)s.
C’est notamment pour cette raison que Facebook vous demande à quelle école ou entreprise vous appartenez. Facebook dit ne pas pratiquer ces méthodes mais peut tout à fait le faire …

Si en lisant ces lignes, vous trouvez que ces méthodes de pistage sont plus que choquantes, alors vous serez encore plus surpris d’apprendre que des applications “made in France” font de même. En effet, des applications alimentent des bases de données de géolocalisation pour des sociétés qui ensuite revendent ces informations. Parmi ces applications, on trouve des titres de presses comme le Figaro ou encore L’Équipe : Enquête : comment les apps Figaro, L’Équipe ou Closer participent au pistage de 10 millions de Français. Des scandales de partagent de données utilisateurs sont souvent mis à jour, comme WOT, AccuWeather, etc. …
En Mai 2018, l’application Figaro et d’autres ont d’ailleurs été temporairement banni d’Apple Store, voir l’actualité : L’application Figaro bannit d’Apple Store 

Enfin, il est à noter que ces mécanismes de collecte de données personnelles pour forger un profil consommateur, proposer des amis, des publicités ciblées ou autres, n’est pas propre aux réseaux sociaux. En effet, NetFlix, plateforme de diffusion de films et séries TV en ligne, enregistre toutes les séries et films que vous regardez, afin d’analyser et cibler vos goûts puis vous suggérer d’autres films ou séries TV dans le but de vous fidéliser. Ces nouvelles propositions peuvent se faire depuis l’interface utilisateur ou par mail.

Rendre addict

Par définition, le temps passé sur les réseaux nous exposent aux publicités, les réseaux sociaux ont donc tout intérêt à maximiser ce temps. Pour cela, il faut rendre les utilisateurs le plus actif possible, comme évoqué dans le précédent paragraphe. Les smartphones sont devenus pour cela  les nerfs de la guerre. Ces derniers permettent une connexion hors du domicile en continue, grâce notamment au déploiement de la 4G. On peut alors prendre des photos et alimenter les réseaux sociaux, et ainsi interagir avec nos amis à tout moment. A ce titre, les notifications jouent un rôle essentiel sur les smartphones, car nos amis en les recevant de façon très régulière, sont elles-même incités à interagir en retour.

Sur PC, même quand nous ne sommes plus assez actif, nous sommes relancer par des mails “Facebook – on ne vous voit plus”, car comme nous venons de le voir, notre attention rapporte de l’argent.

Enfin, les réseaux sociaux utilisent de plus en plus le neuromarketing, qui est l’utilisation des neurosciences cognitives appliquée au marketing et à la communication. Cet outil scientifique est redoutable dans la mesure où l’objectif des marques est d’utiliser les mécanismes neurologiques de notre cerveau afin d’activer les circuits du plaisir lorsque nous consommons leur produit. Mais aussi de provoquer une envie de manque exactement comme les drogues le font, dans le but inavoué de nous rendre addict à leur produit. Et au final nous faire consommer toujours plus.

Les “likes” sur Facebook, les flammes sur Snapchat font partie de ces récompenses qui produisent de la dopamine et activent les fameux circuits neurologiques du plaisir dans notre cerveau. Ainsi la baisse de ces stimulations provocants du plaisir, entraine l’effet pervers de manque, et fini donc par rendre l’utilisateur addict. Le fait de manquer est également entretenu par les notifications qui nous rappellent sans cessent que nous avons manquer un post … En effet, manquer un fil Facebook, c’est un peu comme avoir peur de manquer une information si on est habitué à suivre une chaine d’information en continue comme BFMTV ou LCI.

Pour les personnes les plus addicts aux écrans, cela peut aller jusqu’à la provocation de troubles du comportement, proches de ce qui sont observés chez les personnes autistes. Les enfants et adolescents sont les cibles prioritaires de ces réseaux sociaux, et sont de plus particulièrement sensibles à ces procédés douteux qui tentent de les rendre addicts dès le plus jeune âge.

Le nouvelObs a très récemment publié un article autour de ces méthodes qui rendent les adolescents addicts : Shot de dopamine : ce que Facebook fait au cerveau de mon amie Émilie.

En complément de toutes ces informations, voici un reportage d’Envoyé Spécial dénonçant ces méthodes liées au neuromarketing. (à partir de 14min47).