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Les effets de la lumière bleue sur le cerveau et notre vie

Le sujet n’est pas récent, mais ces temps de confinement à répétitions, de télé-travail, cette question reste importante du fait que l’on va passer plus de temps devant nos écrans de PC, Smartphone, TV et tablettes.

Ainsi dans Windows 10 ou Ubuntu, on trouve des fonctionnalités d’éclairage nocturne ou mode nuit.
Elles visent à réduire la lumière bleue réputée pour être dangereuse pour la santé et être à l’origine de fatigue visuelle.
Enfin il existe aussi beaucoup d’applications qui visent aussi à réduire la fatigue visuelle en diminuant cette lumière bleue.

Mais la lumière bleue est elle dangereuse pour la santé ?
Quels sont les effets de la lumière bleue sur le cerveau et notre vie.

Les effets de la lumière bleue sur le cerveau et notre vie

La lumière bleue et la lumière bleue-violet

La lumière bleue se retrouve à peu près partout, par exemple, lorsque la lumière émise par le soleil pénètre notre atmosphère.
En temps normal, l’exposition prolongée à de grandes quantité de lumière, peut affecter la rétine.
On peut avoir ce problème pour les gens qui travaillent en altitude, et/ou les moniteurs de ski et autres professionnels (Chasseurs alpins,…)
Cependant, la proportion de lumière bleue émise naturellement par le soleil et artificiellement par les ampoules à filament est d’un niveau plus faible que celle émises par les diodes électroluminescentes (LED).

Voici le spectre de la lumière avec lumière bénéfique et nocive.

Le spectre de la lumière avec lumière bénéfique et nocive
source https://www.lunettes-experoptic.fr/lumiere-bleue.htm

En effet, la lumière bleue potentiellement dangereuse représente une petite partie seulement de l’ensemble de la lumière bleue existante : ce sont les longueurs d’onde bleu-violet.

Le spectre de la lumière du jour ou de la lumière artificielle comprend des bandes de couleur. Parmi elles, du bleu turquoise, lumière bonne pour le moral, et puis du bleu-violet, lumière à laquelle nous sommes de plus en plus exposés”

explique le Dr Petra Kunze, ophtalmologiste à Paris.

La “bonne” lumière bleue, augmente le niveau d’éveil, et la capacité d’attention, de concentration et de mémorisation.
C’est pourquoi les éclairages de type blanc froid sont utilisés dans les lieux de travail et d’étude.
D’ailleurs, on songe à intégrer des dispositifs lumineux aux teintes bleutées pour prévenir la fatigue au volant, ainsi que pour d’autres situations où l’attention et l’éveil sont essentiels.
Enfin avec le coucher du soleil, l’émission naturelle de cette lumière bleue diminue et favorise l’endormissement.

Donc pour résumer, Il existe deux fréquences de lumière bleue : bleu-violet et bleu turquoise.
Cette dernière se trouve à la fin du spectre lumineux visible et est bénéfique.

La lumière bleue la plus toxique se trouve dans les longueurs de 415 à 455 nanomètres (la couleur bleue violet s’étend de de 380 à à 450 nanomètres).
On voit un léger chevauchement vers le bleu turquoise qui lui s’étend de 450 à 580 nanomètres et là on tape dans la lumière visible.

Les écrans LED et lampes LED sont de forts sources de lumière bleue.

La lumière bleue du soleil, écran LED ou lampe LED

Le site f.luxometer permet d’avoir une idée de la quantité de lumière bleue selon le type d’écran et l’intensité lumineuse en Calvin.

Les effets de la lumière bleue sur le cerveau et notre vie

Quels sont les impacts de la lumière bleue ?

Plus on se dirige vers le bleu dans le spectre de la lumière, plus les longueurs d’onde sont petites et donc plus l’énergie qui atteint la rétine est importante (HEV pour High Energy).

Le problème ne touche pas que les écrans d’ordinateurs et smartphones mais également les TV, les ampoules LED d’éclairage à basse consommation, tablette, liseuse à rétro-éclairage, …

Cela peut provoquer un vieillissement précoce de l’œil et en particulier l’aggravation de la survenue à long terme de cataractes, de dégénérescences maculaires liées à l’âge (DMLA) et de glaucomes. Tout cela, c’est selon la photosensibilité et anomalies visuelles de chacun et la prédisposition génétique (yeux clairs)

La lumière bleue est aussi source d’éblouissement et de fatigue visuelle et affecte également l’équilibre hormonal en perturbant les rythmes circadiens, c’est à dire notre rythme biologique.
Ainsi cela provoque une diminution de la production de mélatonine. Ce qui entraîne des troubles de l’humeur et du sommeil donc des répercussions scolaire, professionnelles, familiales, : fatigue, somnolence, troubles de l’attention, de la concentration, baisse de productivité…

Mais attention, cela concerne également les enfants, car leur pupille est dilatée, la cornée, le cristallin sont transparents et laissent passer la totalité du bleu.
Donc mettre les enfants sur une tablette pour être tranquille, tout comme devant la TV du reste ou smartphone… A éviter.
Notre système visuel n’atteint la maturation qu’au bout de 3 ans après la naissance, et le cristallin atteint sa pleine efficacité de filtrage qu’après 14 ans.

Les études de la lumière bleue

La toxicité de la lumière bleue sur la rétine est donc bien établie et peut être à l’origine de blessures photochimiques qui ne sont pas à confondre avec la brûlure rétinienne

Les protocoles de tests qui sont cités et souvent mis en avant sont une aberration et tout le monde cite “les études” sans les vérifier

Si on prend le plus récent il s’agit du protocole de l’INSERM qui date de 2017.

“Des rats albinos, dont on avait dilaté les pupilles avec une exposition très forte à la lumière bleue qui n’existe pas dans la nature (6000 lux) sachant qu’au maximum chez soi, sous forts éclairages on arrive à 500 lux

Et pour les rats, ils sont exposés à quelques centimètres de l’écran et pendant plusieurs semaines sans discontinuer”

De plus comme le souligne le Pr POINT (voir lien de bas de page)) “de nombreuses particularités anatomiques ou physiologiques différencient la structure et le fonctionnement de l’œil du rat et de l’être humain, posant des limites sérieuses aux possibilités d’extrapoler les résultats d’une espèce à l’autre.”

L’industrie se référant aux études sur la dangerosité de la lumière bleue, à vu donc là une opportunité et s’y est engouffrée,

Le tout relayé par certains médecins, qui ont raison sur les effets négatifs de la lumière bleue, mais qui n’ont pas vu les protocoles de tests, idem avec les youtubeurs sincères .. ou pas….
Ccertains se sont vu démarcher par certaines marques, proposant des lunettes à 60 euros, alors que le même modèle existait sur le site Ali Express pour… 5 euros : le dropshipping.
Après il suffit de faire de la promo en ESL pour voir des gamers en compétition affublés de lunettes anti lumière bleue et le message marketing passe très bien.

(…) La lumière bleue n’est toutefois pas forcément responsable. Une précédente étude de l’université de Manchester montre que les couleurs « chaudes » du mode nuit des smartphones ont un effet encore pire sur l’horloge biologique que les couleurs froides.”

https://www.futura-sciences.com/sante/breves/sperme-consulter-son-portable-nuit-peut-il-rendre-sterile-3130/

Cela ne touche évidemment pas que les écrans de smartphones.
Le meilleur moyen de préserver son sommeil et sa fertilité reste d’éteindre les écrans au moins deux heures avant de se coucher.

Comment se protéger de la lumière bleue

La lumière bleue est souvent associée à la fatigue visuelle alors qu’elle peut effectivement en être la cause, mais aussi n’être qu’un facteur pouvant y contribuer ou conjoint.

Les symptômes de la fatigue visuelle comprennent la sécheresse et irritation des yeux, le tremblement des paupières, des troubles de la vision, des maux de têtes, des difficultés.

Je reste dans le contexte des écran, ce n’est pas la lumière bleue qui est à l’origine de ces symptômes.
Demandez à votre ophtalmologiste, et non à votre opticien qui vous le confirmera.

Elle est aussi sources de troubles de l’endormissement ou du sommeil car elle perturbe l’horloge circadienne.

F.Lux dit bien qu’avec un réglage du moniteur on peut obtenir un spectrogramme identique à l’usage des lunettes.

Des applications existent pour atténuer les couleurs chaudes et luminosité de votre écran pour créer un environnement plus propice au sommeil.

On peut aussi utiliser des lunettes filtrants la lumière bleue.
Enfin il existe aussi des lumières d’ambiance dont la luminosité peut se réduire très facilement, par exemple avec le ssytème Philips Hue White and Color Ambiance.

Ce qu’il faut retenir des effets de la lumière bleue

La lumière bleue ne vous rendra pas aveugle, mais il faut se rappeler que c’est la dose qui fait le poison et l’effet cumulatif “peut” nous exposer à de potentielles séquelles.
Comme l’a souligné le Comité Scientifique des risques Sanitaires Emergents et Nouveaux, dans un rapport de 2018 : il n’y a AUCUNE preuve concrète à la dangerosité des écrans, dans “des conditions normales d’utilisation”.
Reste à définir ce que sont les conditions normales car un ado ou un gamer trouvera normal de passer 10h et plus devant un écran.
Néanmoins il suffit de se référer au protocole de tests qui n’a rien à voir avec la réalité.

Pour rappel, le Comité Scientifique des Risques Sanitaires Émergents et Nouveaux (CSRSEN) œuvre au niveau européen pour étudier les éventuels risques liées aux pratiques quotidiennes et leur impact sur la santé publique : Conséquences néfastes de la lumière bleue sur la peau (Senat.fr)

Une exposition au soleil dans une contrée lumineuse sans lunettes de soleil est beaucoup plus grave à terme car on y ajoute les UV.
Néanmoins là le soleil, pour la lumière bleue, a un spectre large, et cela compense.
De plus, en plein soleil, l’iris est en myosis, il y a peu de lumière qui atteint la rétine donc très peu de lumière bleue.

Par contre chez soi, dans le noir à regarder son écran, la pupille se dilate, donc la lumière qui passe est tout de même assez importante et si la proportion de lumière bleue est très importante (LED), il y a plus de lumière bleue qui atteint ta rétine.

La comparaison est exagérée car un écran n’est pas une éclipse solaire, mais c’est juste pour la mise en relief.

Merci à Parisien_entraide pour la rédaction.

Sources :

Sur la fatigue visuelle et le scintillement, où le fait de baisser la luminosité aggrave la chose : https://www.digikey.com/en/articles/characterizing-and-minimizing-led-flicker-in-lighting-applications

Rapport de 2018 du Comité Scientifique des Risques Sanitaires Émergents et Nouveaux (CSRSEN)
https://ec.europa.eu/health/sites/health/files/scientific_committees/scheer/docs/scheer_o_011.pdf

Étude de l’INSERM : https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/led-pas-si-inoffensives-ca

Recommandations de l’ANSES en 2019 : https://www.anses.fr/fr/content/led-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses-pour-limiter-l%E2%80%99exposition-%C3%A0-la-lumi%C3%A8re-bleue

Articles plus techniques : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3751948/